Martine Aubry, Cécile Duflot, Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon se sont affichés côte à côte jeudi à Paris au début de la manifestation contre la réforme des retraites, afin d'offrir l'image de "l'unité de la gauche" en dépit de divergences sur le fond.
Ils ont ensuite chacun rejoint leur délégation pour manifester.
Une demi-heure avant le début de la manifestation, les dirigeants du PS, des Verts, du PCF et du Parti de gauche s'étaient retrouvés sur le pont de Sully, non loin du lieu de départ du cortège, et avaient marché ensemble sur quelques dizaines de mètres, entourés d'une nuée de micros et caméras.
"Toute la gauche est là derrière les Français", s'est félicité Mme Aubry, assurant que l'opposition allait se battre "jour après jour" contre "une réforme symbolique, concentré de l'injustice et de l'inefficacité de la politique du président" Nicolas Sarkozy.
"Le gouvernement se sent acculé sur une réforme injuste et inutile, il ne tiendra pas très longtemps", a renchéri Cécile Duflot, assurant que les sénateurs allaient "se battre" lors de l'examen du projet début octobre.
Pierre Laurent a pour sa part promis que le mouvement durerait "jusqu'à l'abandon du projet", tandis que Jean-Luc Mélenchon démentait toute baisse du nombre de manifestants : "Nicolas Sarkozy prend ses rêves pour des réalités. La vérité, c'est que le mouvement s'enracine", a-t-il lancé.
Les divergences entre les partis de gauche --notamment sur l'allongement de la durée de cotisation, admise par le PS mais rejetée par le PCF-- n'étaient pas à l'ordre du jour.
Quant à l'extrême-gauche, elle s'est tenue à l'écart de la photo de famille.
Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) "revendique l'unité dans les luttes mais ne court pas après les photos" au côté de Martine Aubry, a déclaré son porte-parole Olivier Besancenot qui va "tenter" de "reconduire la grève" dès vendredi dans les Hauts-de-Seine où il est postier.
Même tonalité chez les trotskistes de Lutte ouvrière : "On n'est pas partant pour être la cinquième roue du carrosse d'un gouvernement socialiste", a déclaré la responsable de LO, Nathalie Arthaud, favorable à un "blocage" du pays.
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