Le président du MoDem François Bayrou, reçu jeudi par Eric Woerth, a fait valoir auprès du ministre du Travail que la réforme des retraites était "urgente et inéluctable", mais qu'elle ne servirait à "rien" sans une politique "offensive" de l'emploi.
La réforme est "vitale, urgente et inéluctable", a déclaré à l'AFP M. Bayrou, premier responsable politique à avoir été reçu dans le cadre de consultations gouvernementales avec les responsables syndicaux et politiques sur l'avenir des retraites.
"Si l'on ne fait rien, dans 4 ans il faudra trouver 40 mds par an pour payer les retraites, ce qui contribue à mettre en péril le système par répartition", a prévenu M. Bayrou.
"Le trou a été creusé par l'augmentation du nombre de chômeurs et chaque chômeur supplémentaire est une retraite impayée", a également fait valoir le patron du MoDem.
Et "d'ici trois à quatre décennies, selon le député des Pyrénées-Atlantiques, on se trouverait dans la situation insupportable d'avoir à peine plus d'un actif pour un retraité. Le salaire des actifs serait alors divisé par deux, l'autre moitié servant à payer les retraites des autres".
Il faut des mesures "immédiates" mais aussi "dire aux Français ce que sera l'organisation du système d'ici à 20 ans", estime M. Bayrou qui a défendu auprès de M. Woerth "le système de retraites à points".
En outre, il juge "impensable de faire peser les ressources sur les seuls salariés, et les revenus financiers et les stocks options doivent évidemment être concernés par l'effort partagé".
Enfin, ces mesures immédiates, a expliqué M. Bayrou au ministre, doivent inclure une "revalorisation des petites pensions", et la prise en compte en matière d'emploi des seniors, de la "pénibilité et de l'espérance de vie pour les métiers considérés".
M. Bayrou était accompagné au ministère du Travail par la vice-présidente du Mouvement démocrate Marielle de Sarnez et de l'eurodéputé et ancien directeur du CREDOC, Robert Rochefort.
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