Le président du Mouvement démocrate, François Bayrou, a qualifié samedi le feuilleton du remaniement de "six mois de pantalonnade" estimant que celui-ci ne changera rien à la politique du pays qui est définie par le président de la République.
"On assiste depuis six mois à une pantalonnade. Il n'y a pas un pays dans le monde dans lequel un pouvoir installé organise à ce point l'impuissance de son pouvoir", a estimé l'ex-candidat à la présidentielle lors d'un point presse en marge d'un conseil national de son parti.
"Depuis six mois, les seules questions qui sont dans la tête des observateurs et des ministres sont: est-ce-que celui là va rester? Est-ce-que sa place va être prise par quelqu'un d'autre? Est-ce qu'on va avoir un changement total ou partiel ?"
"Evidemment, cela amuse peut-être celui qui l'organise puisque, paraît-il, cela fait partie du plaisir de gouverner que de voir s'entre-déchirer les ambitions", a-t-il ironisé.
"Mais, je sais une chose avec certitude, c'est que cela organise l'inefficacité, l'impuissance du gouvernement: c'est déjà pas facile quand on est ministre de faire obéir une administration, mais quand elle pense que vous allez partir le lendemain matin...", a-t-il souligné.
Le leader centriste a jugé "stupéfiant" que l'on puisse "mettre ainsi en scène un remaniement".
"Il paraît que cette concurrence est appréciée par le président de la République. Moi, je trouve cela débile pour le pays", a-t-il lancé".
Interrogé sur un éventuel changement d'orientation politique, François Bayrou a répondu par la négative: "c'est évidemment non car c'est le président qui définit la politique suivie"
"La seconde question est de savoir si les gens nommés ou qui le seront ont la dimension de la fonction", a-t-il ajouté en expliquant qu'il s'exprimerait sur ce sujet "le moment venu".
Le président du MoDem a cependant confié avoir de l'estime pour François Fillon, "quelqu'un d'honorable", "de responsable", même s'ils n'ont "pas les mêmes idées" et pour Alain Juppé, qui devrait entrer dans le prochain gouvernement, "en tant que maire de Bordeaux", "comme citoyen et comme intelligence".
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