Derniers jours tranquilles à l'Elysée pour Chirac, futur retraité actif (DOSSIER, PAPIER D'ANGLE) Par Michel LECLERCQ =(PHOTO ARCHIVES)= ATTENTION - REVOICI avec mention Photo d'archives ///
PARIS, 5 mai 2007 (AFP) - A quelques jours de la fin de son mandat, Jacques Chirac tourne en douceur la page sur 40 ans de combats politiques pour entamer, à 74 ans, une nouvelle vie, celle d'un retraité actif au service de l'environnement et de la solidarité.Tout au long de la campagne électorale, il sera resté d'une remarquable discrétion. Tout juste a-t-il apporté "tout naturellement" le 21 mars son soutien à Nicolas Sarkozy, des "encouragements" qu'il a renouvelés au lendemain du 1er tour.
Pour son entourage, c'est qu'il a voulu rester fidÚle à son rÎle de président de la République qui lui interdit de se jeter dans la bataille électorale. Il est vrai que son épouse Bernadette est venue donner au candidat de l'UMP l'onction chiraquienne en participant à plusieurs de ses meetings, jeudi encore à Montpellier.
Dans la grande cour de l'Elysée finement ratissée, le va-et-vient habituel des limousines se fait rare, signe que la présidence fonctionne au ralenti et expédie les affaires courantes.
Les cartons circulent discrÚtement et les conseillers font place nette dans leurs bureaux. Les collaborateurs qui n'ont pas encore été recasés espÚrent figurer sur le "testament" du président ou s'emploient à trouver un point de chute.
Jacques Chirac, lui, continue à beaucoup téléphoner --une vieille habitude-- mais son activisme se concentre surtout sur les dossiers internationaux.
Ceux imposés par l'actualité, comme celui du Français otage des talibans en Afghanistan, une situation qu'il suit en permanence. Ou ceux qu'ils voudraient régler avant son départ, comme le tribunal à caractÚre international devant juger les auteurs de l'attentat contre son ami, l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.
Il se livre aussi à un exercice obligé, qu'il n'aime guÚre, celui des adieux: aux policiers et gendarmes de sa garde rapprochée, aux Corréziens, à ses proches collaborateurs, aux membres du personnel... L'émotion est bien là , mais lui ne laisse rien paraßtre. "Le président prend sur lui", affirme un de ceux qui ont travaillé avec lui depuis 1995.
Jeudi, Ă Berlin, M. Chirac a tout de mĂȘme avouĂ© avoir acceptĂ© avec "beaucoup d'Ă©motion" l'invitation de la chanceliĂšre allemande Angela Merkel Ă un dĂźner informel et amical. Autrement, rien n'indiquait que ce rapide aller-et-retour Ă©tait aussi son dernier dĂ©placement prĂ©vu Ă l'Ă©tranger.
Au chapitre des "derniÚres fois", il sera mardi sur les Champs-Elysées pour la cérémonie militaire du 8 mai et, le 10 mai, il présidera dans les jardins du Luxembourg la commémoration de l'abolition de l'esclavage.
C'est le 16 mai Ă minuit au plus tard qu'il remettra Ă son successeur les clĂ©s de l'ElysĂ©e, oĂč il a vĂ©cu douze ans avec son Ă©pouse Bernadette.
Dans la foulĂ©e, le couple s'installera quai Voltaire, sur les quais de la Seine, dans un duplex de 180m2 prĂȘtĂ© par la famille Hariri. Une installation "trĂšs provisoire", selon l'ElysĂ©e, pour les Chirac habituĂ©s depuis prĂšs de quarante ans aux logements de la RĂ©publique (ministĂšres, Matignon, HĂŽtel de Ville, ElysĂ©e).
Comme tout ancien président, il aura droit à des bureaux, avec quelques collaborateurs.
Il pourra siéger au Conseil constitutionnel dont il sera membre de droit, mais c'est surtout sa future fondation qui retient son attention. Il a chargé l'ancien secrétaire général du Quai d'Orsay, Jean-Pierre Lafon, de mettre sur pied cette structure qui lui permettra de poursuivre son action en faveur de l'environnement, du dialogue des cultures et du développement durable. Sa maniÚre de "servir autrement" les Français aprÚs le 16 mai.
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