Bayrou pose ses conditions sur les retraites en taclant la droite et la gauche
François Bayrou, a présenté samedi la position du MoDem sur les retraites qui approuve le passage de l'âge légal à 62 ans mais critique l'injustice de certaines mesures du projet gouvernemental et dénonce la position "non-responsable" de la gauche.
Le leader centriste s'est exprimé devant la presse à l'issue d'un conseil national de son parti qui a approuvé à l'unanimité un projet en neuf points pour les retraites.
"C'est mentir aux Français que de prétendre qu'on ne pourrait pas faire la réforme ou en éviter les décisions les plus importantes. Si on ne réussit pas à conduire la réforme à son terme, on met le pays en danger", a expliqué le leader centriste en visant la position socialiste.
"Le PS a choisi une ligne qui, selon moi, n'est pas responsable. Ce que les Français entendent du PS, c'est qu'au fond, on pourrait se passer de faire cette réforme", a-t-il estimé.
"Je n'ai pas envie, par mon silence, d'être complice d'une telle dérive", a-t-il lancé en se disant en revanche proche de Dominique Strauss-Kahn et Michel Rocard.
Pour le président du MoDem, la réforme, pour être acceptable, se doit d'être juste.
"Nous considérons qu'il est raisonnable de faire glisser progressivement l'âge légal à partir duquel on peut faire valoir ses droits à la retraite de 60 à 62 ans", a-t-il dit.
"Si on choisissait de ne jouer que sur l'augmentation de la durée de cotisation, on créerait une situation dans laquelle tous les Français qui ont fait des études, ceux qui ont des carrières incomplètes seraient condamnés à ne pouvoir partir à la retraite que dans la zone des 70 ans ou alors, avec des retraites réduites", a-t-il fait valoir.
En revanche, François Bayrou ne se dit pas satisfait par le projet gouvernemental sur "la pénibilité" et "l'âge maximal de départ à la retraite sans pénalisation pour les carrières incomplètes".
La reconnaissance de la pénibilité "ne peut pas être réservée à ceux qui ont un handicap avec une pension d'accident du travail ou de maladie, c'est impossible", a-t-il expliqué.
"La deuxième chose, qui pour moi est un sujet de confrontation sur lequel je ne céderai jamais, c'est qu'on envisage, de gaieté de coeur et à peu près dans le silence général, de passer de 65 à 67 ans l'âge où les plus fragiles de nos concitoyens pourraient partir à la retraite sans pénalisation parce qu'ils ont des carrières incomplètes", a ajouté le leader centriste.
Il a fait valoir qu'on touchait "là aux femmes qui ont élevé des enfants, à tous ceux qui ont galéré, ont eu des périodes de chômage". "On touche à des petits salaires, des petites pensions à des gens qui sont aujourd'hui au chômage ou en fin de droit ou sans ressource".
Et de prévenir : "Je ne voterai pas un texte qui maintiendrait cette disposition".
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