François Bayrou veut organiser les "contre-pouvoirs" à Nicolas Sarkozy (PAPIER D'ANGLE) Par Pascale JUILLIARD =(PHOTO+VIDEO)=
PARIS, 6 mai 2007 (AFP) - François Bayrou se lancera dès cette semaine dans la bataille des législatives avec un nouveau parti, le "Mouvement démocrate", dont il veut faire un "contre-pouvoir" au nouveau président de la République, Nicolas Sarkozy.Avec ce Mouvement démocrate, qui sera lancé jeudi lors d'un conseil national de l'UDF à Paris, le leader centriste veut essayer de faire fructifier son score de 18,57% au premier tour de la présidentielle, et relever le défi de la rupture de l'alliance traditionnelle du centre avec la droite.
"La première loi de la démocratie, c'est que tout pouvoir doit avoir son contre-pouvoir", a déclaré M. Bayrou dimanche soir, dans une déclaration au siège de l'UDF.
"Je ne ménagerai aucun effort pour faire naître les contre-pouvoirs libres, indépendants, constructifs dont la France a besoin", a-t-il ajouté. "Il faut équilibrer le pouvoir. C'est cela l'enjeu des élections législatives".
M. Bayrou, qui était entouré de seulement quelques militants et d'une petite dizaine de parlementaires UDF, dont un seul député, Gilles Artigues (Loire), a cependant souligné qu'il ne voulait pas s'installer dans une opposition systématique.
"Chaque fois que le président de la République et son gouvernement proposeront quelque chose de bien, quelque chose qui va dans le bon sens, nous les soutiendrons. Dans ces circonstances, nous voterons oui et nous nous engagerons", a-t-il dit.
"Mais nous serons vigilants. Chaque fois que nous percevrons un risque, nous le dirons, de la même manière, et nous exercerons ainsi un devoir d'alerte", a-t-il ajouté.
Réaffirmant qu'il fallait "sortir de la logique du camp contre camp", il a présenté son nouveau parti comme un instrument pour "renouveler la politique, ses moeurs et ses pratiques, la reconstruire et la rénover".
Face à une "probable implosion" du Parti socialiste, s'ouvre pour le futur Mouvement démocrate "un espace social-démocrate, avec les Verts et les écologistes", estimait-on dans l'entourage de M. Bayrou.
Le Mouvement démocrate veut présenter des candidats dans les 577 circonscriptions, avec pour objectif de constituer un groupe à l'Assemblée, face au "pôle centriste" que veut constituer M. Sarkozy avec les UDF qui lui sont ralliés.
Cette initiative suscite cependant des interrogations dans les rangs UDF. Le sénateur Jean Arthuis, présent au siège de son parti dimanche soir, confiait aux journalistes: "C'est un déchirement de me priver de l'emblême UDF, qui nous rassemble et peut peut-être nous prémunir contre les risques de scission".
"L'UDF a une notoriété reconnue, clairement identifiée. Faut-il s'en dessaisir si près d'une échéance importante, alors que nos candidats sont déjà en campagne sous cette étiquette", s'interrogeait-il.
Le président de l'UDF, qui a violemment attaqué Nicolas Sarkozy pendant la campagne et lui a refusé sa voix au second tour, va être confronté dans le court terme au départ d'un certain nombre de ses députés, qui dans leur grande majorité ont soutenu M. Sarkozy au second tour.
Maurice Leroy (Loir-et-Cher) a ainsi annoncé dès dimanche soir qu'il ne rejoindrait pas le Mouvement démocrate et se présenterait aux législatives comme candidat de "la majorité présidentielle". "Je ne me reconnais plus du tout dans le combat de François Bayrou", a-t-il déclaré à l'AFP.
Dès vendredi, le député de Côte d'Or François Sauvadet, porte-parole de l'UDF, s'était également placé sous cette bannière si M. Sarkozy était élu.
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