Bayrou lancera jeudi le "Mouvement démocrate" (PAPIER D'ANGLE) Par Pascale JUILLIARD
PARIS, 4 mai 2007 (AFP) - François Bayrou doit lancer jeudi lors d'un Conseil national de l'UDF son nouveau parti, le "Mouvement démocrate", alors que sa décision de ne pas voter Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle fait des vagues parmi les élus centristes.Avec ce nouveau parti, M. Bayrou veut tenter de maintenir, en premier lieu pour les législatives de juin, l'élan qui a porté 6,8 millions d'électeurs sur sa candidature au premier tour, lui donnant un score de 18,57% qui montre à ses yeux l'existence d'une "troisième force politique" en France.
"La vie politique française a besoin d'être renouvelée par une démarche politique du 21è siècle, capable de changer profondément l'état d'esprit et les pratiques politiques", a déclaré vendredi le président de l'UDF à l'AFP.
"Des dizaines de milliers de Français ont envie de s'engager dans un tel mouvement et nous allons le construire avec eux", a-t-il ajouté, assurant que "la liberté d'esprit est une attente des citoyens".
Une première manifestation publique du Mouvement démocrate doit être organisée autour du 20 mai.
Ce parti doit présenter aux législatives des candidats dans les 577 circonscriptions, une première fournée de candidats devant être annoncée la semaine prochaine.
"L'objectif est que les Français puissent compter sur des députés libres de leur choix, et assez indépendants pour ne pas être inféodés aux uns ou aux autres", a souligné M. Bayrou.
Fidèle à sa ligne d'autonomie, il n'a pas donné de consigne de vote pour le second tour. Mais ses violentes critiques contre Nicolas Sarkozy, son débat d'entre-deux-tours avec la candidate PS Ségolène Royal et surtout sa décision de ne pas voter pour le candidat UMP le 6 mai ont heurté de nombreux parlementaires UDF, qui ont à l'inverse apporté leur soutien à M. Sarkozy.
Il a "rompu avec l'équilibre souhaitable", a estimé le député européen Jean-Louis Bourlanges.
Dans ces conditions, les députés UDF pourraient hésiter à suivre M. Bayrou dans son nouveau parti. François Sauvadet (Côte-d'Or), porte-parole de l'UDF, a ainsi indiqué vendredi qu'il se situerait "dans la majorité présidentielle" si M. Sarkozy était élu, affirmant qu'une "très large majorité" de députés centristes était "sur la même ligne" que lui.
En annonçant qu'il ne voterait pas Sarkozy, François Bayrou "a franchi une nouvelle étape qui a suscité beaucoup de trouble et d'interrogations" à l'UDF, a ajouté M. Sauvadet, qui n'a "pas l'intention de se situer dans une opposition systématique".
22 députés centristes sur 29 ont annoncé qu'ils voteraient Sarkozy au second tour, nombre d'entre eux pour éviter d'être confrontés à un candidat UMP aux législatives.
Estimant que M. Bayrou est "dans une impasse", M. Sarkozy veut former un "pôle centriste" au sein de sa majorité présidentielle, et son soutien Gilles de Robien a affirmé que "l'UDF existera et se maintiendra" si M. Bayrou "quitte le navire".
L'UDF veut en tout cas couper court à toute tentative de récupération de son sigle. Elle a annoncé vendredi qu'elle engagerait des poursuites judiciaires contre le député Hervé de Charette, qui en 2004 a déposé la marque "Union pour la démocratie française UDF" auprès de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI), alors qu'il avait quitté l'UDF pour l'UMP depuis 2002.
Une poignée de députés UDF, dont Anne-Marie Comparini (Rhône) et Jean Lassalle (Pyrénées-Atlantiques), restent soudés autour de M. Bayrou, trois d'entre eux ayant annoncé qu'ils voteraient blanc.
Lien vers le XML Agregate - TX-SGE-AFL21 © AFP










