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Matignon: Fillon pour Sarkozy, Strauss-Kahn pour Royal (DOSSIER, ENCADRE) Par Sylvie MALIGORNE =(PHOTO+VIDEO)=

PARIS, 1 mai 2007 (AFP) - Au moment oĂč les deux prĂ©tendants Ă  l'ElysĂ©e tentent de sĂ©duire l'Ă©lectorat centriste, les noms de François Fillon pour Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn pour SĂ©golĂšne Royal sont les plus frĂ©quemment citĂ©s comme futurs premiers ministres.Du cĂŽtĂ© du candidat UMP, François Fillon et Claude GuĂ©ant se sont longtemps livrĂ© une bataille sourde, avec Matignon pour objectif.

Leur rivalitĂ© semble avoir pris fin peu avant le premier tour avec une rĂ©partition des rĂŽles: Fillon Ă  Matignon, GuĂ©ant Ă  l'ElysĂ©e comme secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral (ce dernier a Ă©voquĂ© ce poste pour lui-mĂȘme le 18 avril).

Plusieurs fois ministre, François Fillon a les faveurs des Ă©lus UMP. D'abord parce qu'il est un Ă©lu (sĂ©nateur de la Sarthe). Ensuite, ce juriste de 53 ans reprĂ©sente la fibre "gaulliste sociale" de l'UMP et peut se prĂ©valoir d'ĂȘtre l'auteur de la rĂ©forme des retraites, rĂ©putĂ©e infaisable.

Longtemps proche de Philippe Séguin, un des artisans de la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle de 1995, il a conduit le projet législatif de l'UMP.

Claude Guéant, 61 ans, était jusqu'à 2002 peu familier des arcanes de la politique, avant de succomber à ses joies au contact de Nicolas Sarkozy qu'il n'a plus quitté, jusqu'à devenir son directeur de campagne. A l'Elysée, son rÎle serait éminent, certains, à l'UMP, le voyant en une sorte de Premier ministre bis.

Le nom du ministre de la CohĂ©sion sociale Jean-Louis Borloo - que les Français prĂ©fĂ©reraient voir nommer par M. Sarkozy Ă  Matignon, selon un sondage TNS-SofrĂšs - avait Ă©galement Ă©tĂ© citĂ©, mais le candidat UMP a semblĂ© ne pas le retenir mĂȘme s'il s'est affichĂ© avec lui samedi.

Du cĂŽtĂ© de l'Ă©quipe Royal oĂč circulaient divers scĂ©narios, les choses se sont clarifiĂ©es lundi. Dans un entretien au Monde, la candidate PS a Ă©voquĂ© pour la premiĂšre fois la possibilitĂ© de nommer Ă  Matignon Dominique Strauss-Kahn (deuxiĂšme, derriĂšre François Bayrou, des Premiers ministres prĂ©fĂ©rĂ©s pour Royal, selon le mĂȘme sondage).

Cette hypothÚse n'était guÚre privilégiée, compte tenu notamment de leurs relations peu cordiales. Certains au PS voyaient dans la concurrence de DSK et de SégolÚne Royal lors de la primaire socialiste un inconvénient majeur. D'autres, au contraire, rappelaient que François Mitterrand avait nommé à Matignon Michel Rocard, qu'il n'appréciait guÚre, mais qui était populaire.

Réputé brillant, mais un peu dilettante, cet économiste de 58 ans a tout pour séduire les modérés, de droite ou de gauche. Avant le premier tour, l'UDF François Bayrou avait d'ailleurs suggéré qu'il pourrait choisir ce social-démocrate comme Premier ministre.

Ministre des Finances dans le gouvernement Jospin, Dominique Strauss-Kahn a laissé une excellente image, non entachée par sa démission fin 1999 à la suite d'une mise en cause dans une affaire pour laquelle il a été ensuite lavé de tout soupçon.

Outre DSK, les noms de Jean-Marc Ayrault, chef de file des députés PS, et Michel Sapin, ancien ministre des Finances et président de la région Centre, sont également cités.

TrÚs proche de Mme Royal, Julien Dray a évoqué, avant le premier tour, Jean-Pierre ChevÚnement, qui s'est affirmé auprÚs de la candidate.

Mais aprÚs le 22 avril, nombre d'élus au PS écartaient cette éventualité, au regard des quelque 7 millions d'électeurs centristes réputés pro-européens.


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