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Indemnités Forgeard, Chirac: Bayrou se pose en chantre de la "moralisation" (LEAD GENERAL) =(PHOTO)=

ANGERS, 11 avr 2007 (AFP) - François Bayrou, candidat UDF à la présidentielle, s'est posé mercredi en chantre de la "moralisation" de la vie économique, politique et judiciaire, en évoquant les indemnités versées à Noël Forgeard (ex-EADS) et les éventuelles poursuites judiciaires contre Jacques Chirac.Lors d'un déplacement à Tours puis en Mayenne et à Angers, M. Bayrou a proposé "une loi de moralisation de la vie économique", après l'annonce du montant des indemnités versées à M. Forgeard à la suite de son départ du groupe européen d'aéronautique.

"Une décision forte et claire s'impose. Il faut une loi de moralisation de la vie économique. Il faut en sortir, il n'est pas un jour sans qu'on n'apprenne des choses plus choquantes les unes que les autres", a déclaré le candidat UDF, lors d'un point presse à Tours.

Selon M. Bayrou, cette loi "obligera à ce que ces avantages soient décidés en assemblée générale de manière à ce que tout le monde en soit informé" et des moyens financiers seront donnés à "l'autorité des marchés financiers et à la justice financière pour faire la lumière quand elle mérite d'être faite".

"Ca ne peut plus durer comme ça", a-t-il encore tonné à Changé (Mayenne) après avoir rencontré des sympathisants sur ces terres centristes.

Mettant en garde contre "une incroyable fracture entre l'entreprise et l'opinion", il a estimé que le PS et l'UMP partagent les "responsabilités" dans la crise d'EADS, et a assuré vouloir être un président "indépendant de ces compromissions du passé".

Le candidat UDF a également parlé "moralisation" et "transparence" en matière de justice.

Evoquant les affirmations du Canard Enchaîné sur un accord secret entre son rival UMP Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac pour arrêter les enquêtes judiciaires visant le chef de l'Etat, il a jugé que cela serait "évidemment inacceptable", si elles étaient confirmées.

"Si les puissants s'entendent entre eux pour qu'il n'y ait pas de suite à des dossiers dont tout le monde sait qu'ils sont engagés depuis longtemps, et dont on connaît la gravité, c'est quelque chose que les Français n'accepteront pas", a-t-il dit.

"Moi élu président, les procédures seront organisées normalement et elles iront à leur terme", a promis M. Bayrou.

"La justice doit être indépendante et tous doivent être égaux devant la justice, qu'ils soient puissants ou misérables", a-t-il martelé.

Accompagné notamment des sénateurs UDF Jean Arthuis (Mayenne) et Jacqueline Gourault (Loir-et-Cher), le député béarnais a par ailleurs cultivé son image d'homme du monde rural, en visitant une exploitation agricole à Châtelain (Mayenne).

Clin d'oeil au tracteur devenu le symbole de sa campagne, il a posé devant un engin du même type, devant les photographes.

A Angers, où il a tenu une réunion publique devant plus de 2.000 personnes, l'actuel "troisième homme" des sondages s'est voulu optimiste. Il a assuré voir une "préfiguration" de la "majorité centrale" qu'il veut former, en se prévalant du soutien de personnalités de la majorité et de l'opposition municipales.