Simulations sur les retraites : accueil froid chez les syndicats
Les syndicats ont réservé mardi un accueil froid aux simulations sur le déficit des retraites publiées par le Conseil d'orientations des retraites (COR), à l'image de la CGT qui s'est montrée la plus hostile en fustigeant des hypothèses "inacceptables".
"Sans surprise, l’hypothèse d’allongement de la durée de cotisation à 43,5 annuités associée au recul de l’âge de la retraite (...) réduit le besoin de financement de la Cnav (Caisse nationale d'assurance vieillesse), de 50% en 2030 mais seulement de 36% en 2050", et "il faudrait passer à 65 et 70 ans pour réduire les besoins de financement de 60% en 2050", note la CGT dans un communiqué.
"Ces orientations sont inacceptables", affirme le syndicat dans un communiqué, pour qui "la démonstration est faite que sans une nouvelle politique de l’emploi et du travail, l’équilibre financier des retraites est impossible".
De plus, pour la fonction publique, "les gains sont très réduits, entre 11% et 15% suivant les hypothèses", souligne la CGT, qui dénonce "des résultats limités pour un coût social exorbitant".
"La nécessité de dégager des ressources nouvelles en mettant à contribution les revenus financiers est incontournable", ajoute le syndicat.
Pour la CFE-CGC: "Il faut de façon incontournable aussi réfléchir en terme de recettes supplémentaires pour les régimes de retraites", a expliqué Danièle Karniewicz.
Selon elle, "cela conforte l'idée que l'on ne peut pas équilibrer le régime des retraites en faisant uniquement des stimulations sur la durée de cotisation et l'âge".
"Les scénarii du COR montrent aussi que les effets commencent à être produits après 2020, même si on prend des mesures tout de suite. En attendant il y a déjà un déficit, donc il faut combler ce déficit et il faut des recettes", a-t-elle insisté.
Même constat pour Jean-Louis Malys (CFDT) également, "démonstration est faite qu'à ne déplacer que les leviers, on ne règle pas le problème. On durcit les conditions d'accès, on creuse les inégalités, mais on ne résout même pas le problème".
Selon lui, les hypothèses formulées par le COR "militent évidemment pour qu'on s'interroge réellement sur le système, qu'on fasse une vraie remise à plat".
"Cela met finalement dos à dos ceux qui disent que la seule solution c'est de trouver des financements autres, et ceux qui disent il faut durcir les conditions d'accès", ajoute M. Malys, qui estime que le rapport ne sert "ni les objectifs du gouvernement, ni ceux du patronat".
Même analyse pour Bernard Devy (FO): "ces projections montrent bien qu'il faut un véritable débat sur les problèmes des ressources mais des nouvelles ressources qui soient à la hauteur des enjeux du financement de nos systèmes de retraite".
Il pointe aussi qu'à court terme, "si on passait à 61 ans, on récupèrerait seulement 3,5 milliards sur un déficit prévisible en 2015 pour la Cnav de 13 milliards".
Lien vers le XML Agregate - TX-PAR-ROR84.ne © AFP










