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Jeudi: les syndicats condamnés au succès dans la rue

Les syndicats font le forcing pour imposer au gouvernement de revoir sa copie sur les retraites, malgré l'adoption de la réforme par les députés, en misant sur une participation aux grèves et manifestations de jeudi encore plus massive que celle du 7 septembre.

A deux semaines de l'examen du texte par le Sénat, les syndicats, unis dans l'action, sont condamnés à faire mieux que lors de la dernière mobilisation, qui avait réuni dans les rues entre 1,12 million de manifestants selon le ministère de l'Intérieur, plus de 2,7 millions selon la CGT.

L'objectif est de rassembler "autant de monde que le 7 septembre", selon le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault. Mais un même niveau de participation serait sans nul doute interprété par le gouvernement comme une stagnation d'autant que, le 7 septembre, nombre de salariés étaient à peine rentrés de vacances.

Pour le leader de FO Jean-Claude Mailly, "il faut donc élever le 23 septembre au-dessus du 7 septembre, faire encore mieux". Son homologue de la CFDT François Chérèque est resté silencieux depuis jeudi.

Dès vendredi, l'intersyndicale se réunira pour décider des suites à donner au mouvement. D'ores et déjà, dans certaines entreprises, des unions locales ou départementales, circulent des appels à entamer des grèves reconductibles dès le 24 septembre.

Les syndicats tablent aussi sur un bon suivi des arrêts de travail dans le public mais aussi dans le secteur privé. Comme le 7 septembre, le trafic de la SNCF devrait être fortement perturbé jeudi, celui de la RATP un peu moins.

Malgré le vote de la réforme à l'Assemblée nationale mercredi dernier, l'intersyndicale (CGT-CFDT-CFTC-CFE/CGC-FSU-Unsa) soutient que "rien n'est joué" et Bernard Thibault assure que ce feu vert parlementaire n'aura pas "d'effet dissuasif" sur la contestation.

Les députés ont voté le recul progressif de l'âge légal de 60 à 62 ans et de l'âge de départ à taux plein de 65 à 67 ans, deux mesures avec lesquelles 70% des personnes interrogées ont déclaré n'être "pas d'accord", selon un sondage CSA paru mardi dans L'Humanité.

Sur ces dispositions clé de la réforme, le gouvernement demeure inflexible. Elles "ne peuvent pas être modifiées", a réaffirmé mardi le ministre du Travail Eric Woerth sauf, a-t-il dit, à "renoncer à payer les retraites dans les années qui viennent".

M. Woerth écarte aussi le maintien de la retraite à taux plein à 65 ans pour les femmes ayant élevé trois enfants. Mais il souhaite "avancer" avec le Sénat sur les départs anticipés des salariés handicapés, le sort des chômeurs proches de l'âge de la retraite et l'égalité salariale hommes-femmes qui permettrait de revaloriser les pensions de ces dernières.

Les syndicats, et la gauche, estiment qu'une autre réforme est possible, en mettant davantage à contribution les entreprises et les revenus du capital.

Pour assurer la réussite du 23 septembre, les syndicats dessinent des perspectives d'action pour l'après.

M. Thibault encourage les syndicats CGT d'entreprises à "organiser des assemblées des personnels" et "n'exclut rien" sauf les actions très minoritaires.

La FSU, surtout présente chez les fonctionnaires, évoque "la poursuite de la grève", Solidaires (syndicats SUD et autres) appelle de ses voeux des grèves reconductibles couplées à des manifestations de masse le week-end, l'Unsa propose "une grande journée de mobilisation un samedi ou un dimanche" pour élargir la protestation.

Chez Total, Arkema et dans toute la chimie, chez les fonctionnaires des finances ou encore en Seine-Maritime, la CGT préconise "la reconduite des actions de grève".


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