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Réforme des retraites:"tout le monde va y perdre" selon Bernard Thibault

"Mon court entretien sur la réforme des retraites confirme que tout le monde va y perdre", a déclaré mercredi Bernard Thibault, qui venait de remettre au ministre du Travail Eric Woerth une pétition de la CGT sur le sujet, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Le ministre confirme que l'on sera fondamentalement en désaccord sur le projet de texte qui nous sera destiné le 15 (juin) au soir. Il y a une écoute, ça ne veut pas dire qu'il y a une prise en compte, au contraire", a ajouté le secrétaire général de la CGT en sortant du ministère avec sa délégation, après avoir remis une pétition signée par près de 220.000 personnes.

De son côté, Eric Woerth a déclaré: "la réforme sera sur la table entre le 15 et le 16, d'ici la fin de la semaine et la plupart des décisions restent à prendre (...) qui seront soumise à consultation des partenaires sociaux".

Il a notamment refusé de s'exprimer au sujet de la taxation des hauts revenus.

Bernard Thibault a notamment cité comme motifs de désaccord l'âge de départ en retraite et la durée de cotisation, mais s'est surtout montré critique envers le traitement individualisé de la prise en compte de la pénibilité.

"Nous hurlerons sur cette formule", a-t-il prévenu, "s'il y avait la reprise de cette revendication du Medef", liant la pénibilité du travail à une visite médicale du salarié, "ce qui a été refusé par tous les syndicats".

"Des dizaines de milliers de salariés usés par leur travail dégagent des pathologies bien après parfois être partis en retraite, ce n'est pas un examen médical qui permet de détecter si quelqu'un est usé et de reconnaître que son espérance de vie est inférieure aux autres salariés", a déclaré M. Thibault.

De son côté, M. Woerth s'est dit "d'accord avec la CGT pour considérer qu'il faut entrer dans ce dossier de la pénibilité, mais nous ne sommes pas d'accord sur la manière d'y entrer: ni probablement sur les conclusions".

Pour Eric Woerth, "la CGT considère qu'il faut y aller très largement". Le ministre considère qu'il faut que ce soit une pénibilité prouvable, montrer qu'il y a vraiment un lien entre les difficultés physiques que vous rencontrez à un moment donné et votre profession".

Interrogé sur l'éventuelle hausse de cotisation des fonctionnaires, Bernard Thibault à réagi: "si cette annonce était confirmée, à l'évidence peu de fonctionnaires accepteront de perdre 3% de pouvoir d'achat sur leur feuille de paie, en plus pour avoir une retraite plus tardive et un niveau de retraite inférieure".

"Cela nous incite à redoubler d'ardeur, d'initatives et singulièrement pour préparer le 24 juin (journée d'action intersyndicale, ndlr) que nous souhaitons voir être d'un plus haut niveau que le 27 mai. Nous avons besoin d'immenses manifestations, de nombreux arrêts de travail dans l'unité syndicale", a conclu le leader de la CGT.

fm/pz/ds


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